J’ai encore peu dormi, mes nuits sont vraiment très courtes, il est 7H28 actuellement, j’ai déjà fait une machine que j’ai étendue, débarrassé le lave-vaisselle, rangé la cuisine, préparé le petit dej de mon fils (il voulait des oeufs ce matin), pris ma douche… Je pensais hier soir avoir rendez-vous avec ma psychologue ce matin et donc j’avais décalé ma kiné à jeudi pour ne pas avoir trop de trucs le même jour mais en fait exceptionnellement c’est demain que j’ai ma psy…. Donc demain j’enchaine kiné et psychologue et ça j’aime moyen en fait… Bref je vais devoir prendre sur moi encore beaucoup, l’hypersensibilité émotionnelle, l’hypersensibilité sensorielle et donc le fait qu’on me touche ça soit désagréable alors que j’en ai besoin pour mon dos tout ça complique un peu la tâche pour que je me sente bien… Et prendre sur moi m’épuise car je le fais déjà au quotidien mais il y a beaucoup de choses que j’évite pour ne pas trop solliciter mes sens.
Journée fatigante que dis-je épuisante. Une journée où je n’avais qu’une envie, celle de rester dans mon lit et pourtant j’ai assuré durant ma séance de kiné et ma séance avec ma psy. Bon en plus du diagnostique de TSA (autisme) elle me parle en plus de TDA (j’en ai parlé avec ma maman ce soir et elle me dit ça ne m’étonne pas). Alors oui je commence peut être un peu mieux à comprendre pourquoi il y a des chocs permanents entre ce côté de moi qui a besoin de routine, de tout prévoir et cette impulsivité pourtant bien là, au fait de toujours faire 1001 choses à la fois, d’être hyper focus sur un truc et d’y aller à fond et pourtant quelques semaines après j’ai besoin de passer à autre chose (tout en gardant ce truc de côté) mais punaise que c’est inconfortable en permanence, j’aimerais juste une journée dans la vie d’une personne lambda où je ne dois pas faire semblant de tout un tas de choses, où je ne dois pas compenser, où je peux vivre sans avoir ces choses qui s’entrechoquent dans mon cerveau la routine et à la fois cette impulsivité, de ne pas avoir besoin de faire 1001 choses à la fois, de savoir rien faire. Quand j’ai été en hospitalisation de jour il y a quelques années, je me faisais engueuler car j’étais comme ça. Pas simple d’être moi et de devoir gérer mon fils qui a les mêmes TND (troubles du neuro développement) que moi même si je le comprends facilement on est bien différents sur tellement de choses et devoir m’adapter à lui alors que c’est déjà difficile de m’adapter au monde qui m’entoure ça m’épuise. Mais bien sûr je crois que je vais faire un vrai billet sur les TND enfin ce qui me concerne car les gens sont eux avec leurs troubles leurs symptômes et je suis moi, il y autant d’autiste que de forme d’autisme, donc je ne veux pas prendre la parole pour quelqu’un d’autre. Si je devais avoir un regret par rapport à tout ça, c’est que je suis tombée sur des personnes qui n’y connaissaient rien à l’autisme et qui m’ont donné de fausses pistes pour aller mieux en prenant pas en compte de ce que je leur disais vraiment.
Rentrée passée, on a limité la casse on va dire. Moi j’ai vraiment mal dormi, lui a eu beaucoup de mal à s’endormir, alors j’ai essayé de faire des choses réconfortantes, genre un chiffon cake pour le petit dej de ce matin, à midi des bricks à la viande hachée et au kiri et ce soir un gros plat de lasagne je l’ai vu manger de bon appétit et ça m’a mis du baume au coeur car je sais que c’est loin d’être évident.
Il y a des jours où la fatigue, les angoisses sont plus présentes et aujourd’hui c’était une journée comme ça. En plus ce matin, ça a été marché, coiffeur pour mon fils, laverie, courses mais heureusement mon coloc était là. Après j’ai pu rentrer et j’ai fait quelques trucs avant de me coucher, de toutes façons je tenais plus debout, des vertiges, une fatigue ++++, c’était obligé que je me repose. La semaine prochaine je me fais faire mes examens demandés par le médecin ça sera bien plus sage. Ce soir ça va mieux quand même, j’ai pris le temps de ralentir un peu après.
Il y a quelques jours je lisais ce billet « Pas le droit de craquer » qui me parle tant et je me dis tiens je ne suis pas la seule au final…. En fait je sais bien que nous sommes un bon nombre de personnes à ne pas se sentir légitime sur le fait de craquer, de se laisser « un peu » couler, on se dit on doit pas craquer par rapport aux boulot, aux enfants, parfois à nos parents qui ont besoin de nous pour « continuer » à vivre. En ce moment, on va dire que dans ma vie c’est pas l’extase pour diverses raisons et pourtant JE DOIS tenir coûte que coûte, car je suis le pilier de mon foyer, que je dois m’occuper de mes enfants mais aussi de ma mère qui a besoin de plus en plus d’aide. Je n’ai pas le droit de sombrer, ce n’est pas une option que je peux me permettre. Et pourtant…
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